Ah… Bayonetta 3 ! Depuis que j’ai commencé à écrire pour JohnCouscous.com, il y a un peu plus d’un an, aucun jeu ne m’a paru aussi compliqué à digérer ni à critiquer que Bayonetta 3… Je vous explique aujourd’hui pourquoi dans ce test.

Switch - Bayonetta 3

Bayonetta 3 fois mieux qu’avant ?

Bayonetta m’a fait souffrir. Une souffrance physique et mentale que je vais essayer de coucher sur mon clavier. Cette dernière itération de la fabuleuse Bayonetta sort 8 ans après un deuxième opus qui m’a laissé une incroyable impression. Des sorcières pactisant avec des démons luttant contre des hordes d’anges, le tout alimenté par une prise en main parfaite, une héroïne ultra charismatique… et c’est un euphémisme !

Je suis tombé sous le charme et j’ai enchaîné avec le 1er jeu, en ayant toujours ces petites étoiles dans les yeux. Alors quand Nintendo annonce un 3, je suis au sommet de l’attente. Réalisé par Hideki Kamiya, le génie à l’origine de Devil May Cry (rien que ça) et Yusuke Miyata, je peux vous dire que l’expérience de ce jeu me laisse un goût plus qu’amer sur la langue. Explications.

C’est ça ce qu’on appelle le Multiverse ?

On reprend nos moutons à New York avec notre chère Bayo, toujours plus belle, toujours plus arrogante, toujours plus merveilleuse, sur un paquebot de luxe. Mais cette jolie petite journée se voit perturbée par des envahisseurs venus d’ailleurs. Ici, au revoir les anges avec un si bon design, au revoir les gerbes de sang rouge de nos adversaires et la symbolique du combat démons contre anges. Bonjour les Homonculus sans saveur et leur couleur turquoise. On apprend vite que l’ennemi principal se nomme Singularity, son but étant de détruire toutes les couches du multivers en tuant les Bayonetta de chaque univers. Et oui, c’est à la mode ces derniers temps. Nous voilà donc parti sur l’île de Thulé en compagnie d’un nouveau personnage, Viola, maniant un Katana avec l’âme de Chouchou, un démon assez drôle sous la forme d’un gros chat de Cheshire, celui d’Alice au pays des merveilles. Cette base sert de prétexte à un scénario flamboyant, trouvant un climax final qui va laisser bouche bée bon nombre de joueurs et de joueuses, en mal ou en bien d’ailleurs… On peut ajouter à ça quelques twists durant le scénario qui sont trop prévisibles. On a la chance de voir les Bayonetta des autres univers et surtout, du Japon au Caire, le joueur voyage dans divers environnements. Il est malheureusement important de noter que les chapitres se divisent inlassablement de la même manière. Nouvel univers, nouveau lieu, nouvelle Bayonetta, on fait nos niveaux, ça se termine, on passe à un autre. Un petit sentiment de lassitude s’installe dès la fin du deuxième segment du soft.

Bayonetta 3

La sauce Bayo qui ne prends pas

Si Devil May Cry est le roi du genre du Beat them all, Bayonetta en est la reine. Les combos s’enchaînent facilement, un bouton pour pied, un bouton pour poing, un bouton pour tirer. La force de cette licence étant son “Witch Time” qui permet de stopper le temps quelques secondes après une esquive parfaite, et de lâcher vos plus beaux combos pour monter votre score. L’autre étant qu’à chaque mouvement, vous pouvez maintenir la touche pour, au lieu d’enchainer un coup, tirer avec votre arme. Armes en bon nombre, et toutes originales, du yoyo (oui oui), aux tronçonneuses train (oui oui), on est au pic de ce qu’il se fait de mieux en matière de plaisir de gameplay. La nouvelle addition de cet opus est l’utilisation des Démons sur le champ de bataille. En dansant lascivement en plein combat, on invoque un immense monstre et on prend son contrôle jusqu’à ce que notre jauge de magie se vide. Ceci rajoute un petit plus sympathique, notamment pour ne pas casser les chaînes de combo et ajouter un petit effet “waouh”. On peut aussi parler des niveaux qui vont être semi-ouverts, avec beaucoup trop de secrets à trouver, et notamment des combats optionnels qui, en cas de succès, vous octroieront des objets pouvant augmenter votre jauge de vie ou de magie. Des défis qui ne sont parfois pas du tout adaptés à votre maîtrise actuelle du jeu. Je me suis retrouvé de nombreuses fois à faire un de ces challenges et à être complètement bloqué, surtout que si on échoue, nous ne recommençons pas directement dans le combat, faisant perdre notre mise en situation. C’est tellement frustrant.

Et tout ça c’est quand on contrôle Bayo. Premièrement, il y a des niveaux avec Jeanne, la meilleure amie de notre protagoniste. Dans la peau de cette dernière, les niveaux passent en 2D et on change le jeu, qui passe de baston à infiltration. Deuxièmement, on prend parfois le contrôle de Viola dans des niveaux normaux. Alors Jeu, dis moi : Pourquoi je devrais subir des niveaux d’infiltrations mal fichus où tracer tout droit revient au même, alors que je veux jouer à un BTA. Dis moi pourquoi je souhaiterai jouer un personnage moins puissant, moins fluide dans son gameplay, moins TOUT si ce n’est pour ton twist qui se capte à des kilomètres ? Non, Jeu, ces phases sont complètement loupées, j’ai détesté faire autre chose qu’être dans la peau de Bayonetta, et ça Jeu, c’est que tu es passé à côté de quelque chose. Pourtant il y a des fulgurances quand on sort du sentier battu, comme un combat de Kaijus ou des courses poursuites folles. Mais j’aimerais que tu restes un peu plus constant dans tes choix, Jeu…

Test Bayonetta 3

Fluidité et résolution ne font pas bon ménage

Vous l’avez compris, cet épisode souffle le chaud et le froid. Et c’est encore plus parlant sur la technique. Les musiques sont toutes, absolument, parfaites. Le fameux thème du bar de Ronin, chez qui on peut toujours acheter quelques objets via les monnaies du jeu, la bande son un peu rock apportée par la présence de Viola et son style rebelle… La bande son est pour moi LA force du jeu. Par contre la partie graphique…

Comme je l’ai déjà dit, je suis assez réticent devant le design des Homonculus, a contrario, le character design des personnages centraux sont agréables, surtout d’observer les différentes versions de Bayonetta et de voir le soin apporté pour les rendre toutes marquantes. Mais ce qui saute le plus aux yeux c’est un sacrifice graphique pour garder 60fps (presque) constants. En effet, j’ai essayé le jeu sur 2 écrans OLED, 1 écran PC VA, les modes portables de la Switch et de la Switch OLED, c’est affreux sur tout ça. Aliasing, pas de détails, mais surtout une résolution aux fraises où j’ai parfois eu l’impression d’avoir oublié mes lunettes alors que, non non, je les ai bien sur mon nez. Ajoutez à ça que dans certains combats, c’est un bordel sans nom et qu’on ne voit pas votre avatar, vous avez LE jeu le moins lisible que j’ai pu essayer en 2022.

Bayonetta 1,2,3 nous irons au bois

Tout au long de mon aventure, j’ai eu l’impression d’être dans des montagnes russes. Tantôt l’adrénaline totale dans des phases inattendues, tantôt la lente montée vers le sommet avec des moments frustrants à s’en taper la tête contre les murs. Pourquoi nous faire vivre de tels moments de jeu alors que nous avons une protagoniste qui est le synonyme de la perfection, et en plus avec le multivers on en a plein.

Multivers géré très étrangement, des choix scénaristiques qui divisent, le jeu est une constante recherche de son identité. Je ne t’ai pas compris Jeu. Ton expérience a été une vraie plaie pour moi. Pourtant j’ai quand même envie de faire les quelques niveaux qui valent le détour. Je suis en définitive terriblement partagé et mon expérience se révèle, dans sa globalité, médiocre.

Note : 6/10 (test réalisé par X_Daarken)
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Bayonetta 3 sur Switch, le test

Bayonetta 3, entre souffle chaud et froid
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